à l'abris des bruits.
J’empile malhabile des vies sans fils
et me désarment les larmes fatales
Je compile des sarcasmes débiles
dans mon arrière-boutique orbitale
J’enfile des aurores indociles,
et m’acharne contre les nuits boréales
je défile dans des lettres subtiles
sur des hautes insultes cordiales
Et l’enfer me ment suppliant
Et l’enfer ouvrant des bras d’amant
Des contre-temps aux accents valsant
qui n’ont jamais assez de penchants débordants
alors que leurs rages d’orages ne sont qu’accidents
contre les murs d’un enfermement foudroyant
Des accords contreforts à la peau dure
qui n’ont jamais assez d’allure
Alors que leurs rages ne sont que morsures
et que mon cœur en lie la corde à l’usure
Et l’enfer me ment faux fuyant
Et l’enfer ouvrant ses bras d’amant
Depuis que tu n’es plus là, l’hiver s’est installé, le froid, le gris, l’anesthésie… même l’eau salée à trouvé mon lit de rivière.
Depuis cet hiver de canicule le jour ne m'a pas vue. Je t’ai chuchoté de rallumer ma lumière, de me remonter le cœur, de me relever avec ta force dans la mienne comme deux mains qui se tiennent…
Tu as dû m’entendre… j’imagine que depuis que es parti, tu as dû apprendre à faire la pluie et le beau temps avec la lumière… tu as dû trouver où se situaient les interrupteurs de ton paradis. Tu t’en donnes à cœur joie, les actionnant pour me faire comprendre que tu es là. Dans ma lumière. La mienne. Jour nuit et nuit jour. S’il te plait laisse allumé ! Oui, même la nuit pour que je puisse rêver de te faire démourir.
Qu’au moins je reste dans ma lucidité… la mienne… un peu… celle des autres m’importe encore bien peu…
Lettre à la vie, à l'amère... (Lettre égaréee 2008)
Non, je n'ai pas envie de me laisser valdinguer par la tempête que tu me rabats sur la figure. Non je n'ai pas envie de jeter un radeau en perdition et céder contre tes trombes. Non, je ne veux pas rallier le port d'attache dans un demi-tour et m'arrimer aux regrets. Non, je ne veux pas plier sous le vent. Mes voiles resteront tendues comme des bras ouverts aux souffles des foudres. Je ne livrerai pas mon âme contre une accalmie au charmant sourire de croquemort. La faucille peut briller du plus loin au plus près, elle n'est pas mon sémaphore. Je ne pleure plus les êtres chers emportés par tes sirènes. Je serre les dents et je n'épongerai pas plus d'eau que tu ne m'inflige déjà. Rien. Tu ne me retireras rien de ma force. Même à genou je connais la bataille. Je forge mes armes, colmate les larmes qui traversent ma cuirasse. Même diminuée je ne perds rien de ma rage, je connais trop bien tes orages qui œuvrent à l'échouage. Même cahotée, j'ai l'aplomb de deux pieds plantés dans la détermination, ma cargaison n'est autre que volition. Je n'irai pas à ta chaloupe, par-dessus bord, noyée dans tes flots du sort, larguée à ta dérive. J'ai le pied marin sur les chagrins. Loup de l'amer dans ton écume d'amertume. Je navigue vive. Vive. Et vive. J’ai des éclairs dans ma lanterne thoracique, ce n'est pas ton tonnerre et ton ciel bas qui me feront mettre pied en terre. Tais-toi la vie. Tais-toi! Tu ne me fais pas peur sous tes airs de grandeur.
Il y a si longtemps que je ne t’avais pas écrit. Je n’avais plus envie. J’avais sans doute assez plié sous mes linceuls pour enfin renaitre. J’avais besoin d’enfin, être, pour éteindre dans ces écrits mes transparaître… j’avais besoin d’un trait d’union à mes moi m’aime et d’une addiction à d’autres doigts bohèmes, j’avais besoin d’un souffle, d’un air, d’un hic, d’un ricochet dans ma cuirasse, j’avais assez lavé la vie pour m’essorer enfin dans ses bras… il était temps.
Il était.
« Il était » est devenu mon futur, comme un mauvais pli dans le tapis, comme la vie t’enfourne en enfer pour te sécher les larmes… rends moi la lune ! bordel ! rends moi la lune...