Anesidor
Ne me dis pas que tu as ouvert la boite de pandore pour y allumer un feu de peine. Ne me dis pas que tu as peur de ce qu’il advient de ton geste fou, ne me dis pas que tu t’évapores de tout, de nous.
Après avoir fouillé les profondeurs, ouvert des brèches dans des abysses, hissé mon regard sous d’autres lumières, brassé dans tes airs ce que j’embrasse dans mes vers. Ne me dis pas que… ne me dis pas que…
Tais-toi ! Je ne veux rien entendre, je veux juste crier. Hurler. Hurler sur la folie du monde qui me pénètre, se faufile et me cout sur l’intérieur... je ne veux pas de ces trous qu’elle fore, un à un, vicieuse, sinueuse, insidieuse, je ne veux pas me sentir vrillée dans mon corps. Je ne veux pas de cette houle qui me foule des pieds à la tête, je ne veux pas que la rage m’arrache à moi. Je ne veux rien de tout ça. Je n’ai rien demandé, je ne veux rien savoir. Je n’ai pas besoin du noir qui m’enchevêtre. Je n’ai pas besoin de toi, ni de ton ombre, ni de ton souvenir, je ne veux rien de toi. J’ai assez de moi. Assez d’ombre. Assez de tourments. Assez de manque.